Le Groupe Militaire de Haute Montagne est actuellement en Antarctique pour son challenge "7 continents / 7 alpinismes". Très bien ! Mais quel est ce groupe de militaires qui fait de l'alpinisme toute l'année ? Pourquoi l'Armée française envoie t-elle des militaires aux quatre coins du globe faire du ski et de l'escalade ? Quel sont les missions du GMHM ? Quelques questions que nous leur avons posées lorsqu'ils sont venus à Grenoble en octobre dernier nous présenter leur dernière expédition au Groenland.
Le groupe militaire de haute montagne est composé d’une dizaine d’hommes, officiers, sous-officiers, et engagés volontaires de l’Armée de Terre. Il constitue l’équipe de pointe de l’alpinisme et des expéditions lointaines de l’Armée de Terre dont il symbolise les valeurs fondamentales : courage, esprit d’équipe, ténacité, panache et professionnalisme.
Les armées ont toujours été pionnières dans le domaine de l’exploration et de l’aventure et particulièrement dans le domaine de la montagne. En effet c’est le capitaine Clerc du 159éme bataillon d’infanterie alpine de Briançon qui importera le ski dans les armées en 1902 créant la première école de ski française. Plus tard l’Ecole Militaire de Haute Montagne qui s’installe à Chamonix en 1932 sera la première école nationale à délivrer l’enseignement de l’alpinisme. Dans les années 70 le général Laurens commandant la toute nouvelle 27eme division alpine passionné par la montagne, comprenant que l’alpinisme de haut niveau demande du temps et des moyens envisage de créer une structure adaptée avec “une élite d’alpinistes militaires capables de rivaliser avec les meilleurs dans le but de réaliser de grandes ascensions sur les massifs du monde entier”. Il va alors confier cette mission au capitaine Jean Claude Marmier déjà célèbre pour ses premières (voie des Plaques face Nord-Ouest de l’Ailefroide) et ses hivernales (éperon Croz avec Georges Nominé en 1971).
La sélection aura lieu en septembre 76. Devant le programme certains stagiaires ne poseront feront demi-tour immédiatement. Le dernier jour alors qu’ils sont au refuge d’Argentière, le Capitaine Marmier leur donne rendez-vous le lendemain au refuge du Couvercle. Libre à eux de choisir une voie dans les faces Nord du Triolet, des Courtes, des Droites ou de la Verte. A l’issu de ce stage le Groupe est officiellement créé, son effectif est alors fixé à dix.